Découvrir La Paz en Bolivie
Après les matins calmes de l’Isla del Sol, nous partons à la rencontre d’une ville bouillonnante, la capitale la plus haute du monde. La Paz est la seule étape véritablement urbaine de notre voyage. Nous voulions la visiter, découvrir ses marchés, ses bus colorés et ses rues en pente. Nous y passons plus de temps que prévu afin de soigner quelques maux, et c’est une chance tant la ville nous a enchantés.
En route pour la capitale du pays, nous nous régalons une fois encore des vues sur le lac et les sommets de la Cordillera Real. Une interminable ligne droite se transforme petit à petit en artère principale d’une ville grouillante. C’est El Alto, 4150 mètres d’altitude, faubourg à la mauvaise réputation, d’où la route plonge au cœur de la capitale bolivienne.
Premiers pas à La Paz
La Paz fait sensation, forcément, quand on la découvre d’en haut, nichée dans sa vallée, galopant sur toutes les pentes disponibles, elle semble déjà excessive.
La Paz, un joyeux foutoir
Nous sortons de la gare routière nos sacs sur le dos et descendons vers le centre historique. L’atmosphère bouillante et polluée forme un sacré contraste avec l’Isla del Sol où nous nous sommes réveillés ce matin. La ville grouille, vibre, respire. Elle est fascinante, et si nous n’avions pas nos sacs sur le dos, je m’arrêterais à chaque pas pour observer ici les vendeurs à la criée, là les collectivos déguisés. On se perd dans le dédale des ruelles autour de la Plaza San Francisco. Nos 15 minutes à pied en deviennent 30, c’est finalement le temps qu’il nous faut pour arriver Calle Linares sur le perron de l’Hôtel Fuentes. Nous nous y installons.
Le temps d’une pause et d’une douche chaude salvatrice, nous repartons voir ce que la ville peut nous offrir. Tout autour de notre hôtel, cela ressemble à un joyeux foutoir. Les commerces s’installent sur les trottoirs et au milieu des rues. Ils vendent tout, n’importe quoi et le font savoir. La foule dense se mélange et se bouscule le plus naturellement du monde, l’adolescente en jean slim et le chapeau melon des anciens, le touriste égaré et le local amusé. À la nuit tombée, nous atteignons Plaza Murillo.
Plaza Murillo
La place est chic, les jardins et palmiers soignés, les voitures cossues, les statues bien propres sur leurs socles. Toute l’histoire de la Bolivie est là ou presque. La Plaza Murillo prend son nom de Pédro Domingo Murillo, leader et martyre du soulèvement du 16 juillet 1809 contre la couronne espagnole. Il finit pendu à un réverbère au centre de la place, le pauvre. Le président Villaroel subira le même sort au même endroit en 1946. Sa statue fait face au Palais Présidentiel. C’est dans ce Palais qu’un troisième homme a soulevé l’espoir du peuple bolivien ces dernières années. Evo Morales, leader du MAS siège Plaza Murillo. C’est le premier président amérindien de l’histoire du pays. Tout un symbole.
Où dormir à La Paz : L’Hôtel Fuentes
Ce charmant hébergement de 4 étages est situé au fond d’une cour d’artisans locaux traditionnels qui vendent textiles andins, souvenirs et cartes postales. Les balcons intérieurs offrent une vue imprenable sur la ville et ses hauteurs, avec un calme surprenant pour le quartier.Il n’est pas si cher et est implanté Calle Linares en plein cœur d’un environnement à la fois populaire, artisan et très touristique où il est agréable de flâner parmi les étals, à proximité du marché aux sorcières où se vendent potions, herbes, poupées et …fœtus de lamas séchés, censés porter chance si on les place sur le lieu des habitations futures.
Les chambres sont vastes et propres, correctement chauffées et l’eau chaude coule à flots. Monsieur Fuentes est disponible et serviable, comme toute l’équipe de l’hôtel. On a apprécié y séjourner, au point d’y revenir en fin de voyage, après avoir vu les plus belles choses qui soient dans le Sud du pays.
Infos et réservations : Hôtel Fuentes, La Paz
A voir et à faire : La Paz
Le quartier de Sopopachi
Après une visite chez le médecin dans un quartier excentré de la ville, nous décidons de rentrer vers le centre à pied. Nous voici donc au mirador Laïkakota, un point de vue sur la ville et un parc pour enfants. Il nous rapproche du quartier de Sopopachi, village dans la ville où flânent les étudiants. Nous prenons quelques cafés Plaza Avaroa avant de remonter de bas en haut le Prado, grande avenue ouverte aux piétons.
Principale artère de La Paz avec son allée centrale très verte et sa circulation mouvementée de chaque côté, ses boutiques colorées, son grignotage intempestif, sa musique omniprésente et ses amoureux très expansifs, le Prado est un spectacle permanent. L’atmosphère discrète et élégante des quartiers étudiants se transforme et devient plus populaire en remontant la ville vers les quartiers historiques et la Plaza San Francisco. C’est un spectacle à saisir, celui d’une ville pleine de vie.
Carnet de santé à La Paz
Notre voyage en Bolivie n’a pas été exempts de petits soucis de santé. Et nous avons donc fait quelques détours chez les médecins de La Paz
Premier passage à La Paz : cheville gonflée pour moi, mal de ventre pour Valy. Notre visite chez le Dr Iturri, recommandé par le Lonely Planet et l’ambassade de France, nous permet de mettre des mots savants sur nos maux : salmonellose d’un côté, petite entorse de l’autre.
Deuxième passage à La Paz, ça se complique. Cette fois c’est une rage de dent qui me prend en plein milieu de la nuit. Je tourne en rond dans notre chambre de 18m2 sans solution, car le Dafalgan pris en urgence ne règle rien à la situation. M. Fuentes de l’hôtel nous recommande les « Dentista » du quartier. Pas trop téméraire, je privilégie une clinique privée des beaux quartiers. Une radio et quelques antibiotiques et antidouleurs plus tard, la situation se calme en 48 heures. Reste à prendre rendez-vous avec mon dentiste en France pour couronner le tout !
La Paz en couleurs : Calle Jaen et les marchés
La Paz est aussi une ville colorée, une ville de marchés et de ruelles coloniales. Pour ces destinations, il faut plutôt grimper au-dessus de Calle Linares, où nous séjournons.
De style colonial, colorée et ornée de balcons, la Calle Jaen est connue pour être la plus jolie ruelle de la capitale bolivienne. Le passage montant n’est pas long mais plusieurs musées s’y côtoient, il y aurait même des fantômes d’après ce qu’on raconte ici. Le jour où nous la traversons, ces musées sont fermés, et de toute façon la météo nous encourage plutôt à marcher dans les rues en pente du quartier.
Quant aux marchés les plus attrayants qu’on ait vus, ce sont ceux situés autour de l’Avenida Max Paredes. Vous l’aurez compris, La Paz nous plaît, nous prenons le temps de flâner dans ses rues, de tester les cafés et les restaurants, de vivre un peu au ralenti.
C’est une ville d’ailleurs où nous prenons nos habitudes. Revenus ici en fin de voyage, on se balade sur les marchés et dans les différents quartiers. À petits pas. On s’arrête dans les cafés boire en terrasse un dernier mate de coca, avant de dîner en compagnie d’autres voyageurs. Nous échangeons nos impressions, nos préférences, parlons tout haut de nos futurs voyages qu’on a du mal à imaginer plus beau que celui qu’on est en train d’achever. On est si bien ici, dans cette capitale foisonnante, avec nos habitudes et nos petits repères.
Venir, partir, circuler : le labyrinthe de La Paz
Je le disais, La Paz est un joyeux foutoir. Dense, peuplé, bruyant. La gare routière se se situe en haut du centre-ville, et délivre du matin au soir des voyageurs arrivés en bus de jour ou en bus de nuit. Capitale du pays, la ville est bien reliée avec le reste du pays. On peut aller partout en partant de La Paz, en Bolivie et même au Pérou, mais comptez parfois quelques dizaines d’heures de bus pour les destinations les plus lointaines. N’hésitez pas à demander conseil à votre hôtel pour le choix de la compagnie et pour la réservation des billets.
L’aéroport de La Paz, lui, se trouve sur le plateau au-dessus de la ville, sur la commune d’El Alto, à la réputation un peu sulfureuse. Un trajet en taxi prend entre 30 minutes et 3 heures depuis le centre-ville, selon l’heure et les manifestations en cours.
En Bolivie, les bloqueos ne sont pas rares, et il faut parfois s’armer de patience. Prenez de l’avance, surtout si un bloqueos ou une manifestation est annoncée en ville. Le dernier jour, nous avons attendus plus de deux heures le taxi qui devait nous ramener à l’aéroport. Il était bloqué dans l’intense circulation de la capitale bolivienne.
La Paz : L’essentiel
- Si vous aimez les villes bruyantes et vivantes, vous adorerez La Paz. Pour moi, c’est un coup de cœur.
- Le meilleur quartier pour vivre au ralenti : Sopopachi
- Le meilleur quartier pour être au cœur de la ville : autour de Calle Linares
- Le meilleur quartier pour visiter les marchés : Avenida Max Paredes
- Des restaurants : El Arriero pour ses délicieuses pièces de viande argentine, Confiteria club de La Paz pour ses bonnes pâtisseries, Angelo Colonial pour un pollo a la plancha dans une salle sombre décorée d’antiquités.
Le voyage
Voyage au Pérou et en Bolivie, sur les terres de la Pachamama
- Visiter Cuzco, capitale de l'empire Inca
- Les trésors de la vallée sacrée des incas
- Le Machu Picchu, mode d'emploi
- Isla del Sol et lac Titicaca
- Découvrir La Paz en Bolivie
- Visiter Potosi et Sucre
- Tupiza, le far west en Bolivie
- Quelques jours inoubliables dans le désert du Sud Lipez
- Découvrir le Salar de Uyuni, le plus grand désert de sel du monde
Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article. Lancez-vous en premier !