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Quelques jours inoubliables dans le désert du Sud Lipez

Quelques jours inoubliables dans le désert du Sud Lipez

Là-haut en Bolivie

Quelques jours inoubliables dans le désert du Sud Lipez

C’est un voyage au bout du monde, à l’extrême sud de la Bolivie. Nous partons de Tupiza vers le désert du Sud Lipez et sa réserve de faune andine Eduardo Avaroa. C’est un voyage extraordinaire dans l’un des plus beaux décors sur Terre. Récit jour par jour de ce miracle de la nature qu’est le désert du Sud Lipez.

Cet article est le récit de voyage jour par jour de notre excursion avec l’agence Alejandro Adventure Travel. Pour bien préparer votre voyage dans la région, vous pouvez aussi consulter Réussir son excursion dans le désert du Sud Lipez.

Premier jour : De Tupiza à la réserve Eduardo Avaroa

Après quelques jours à errer sans but dans les rues de Tupiza, nous avons reçu un coup de fil. Notre groupe est formé. Nous partons visiter le désert du Sud Lipez.

Rendez-vous chez Alejandro adventure travel

Nous arrivons à 8 heures dans les bureaux d’Alejandro Adventure Travel et rencontrons nos compagnons de route. Ernesto sera notre chauffeur-guide, Rutzelli notre cuisinière. Nous partageons l’excursion avec deux argentins de Mar del Plata, Ernesto (encore) et Suzanna.

Nous quittons Tupiza ce matin à l’arrière d’un Toyota Landcruiser prêt à affronter tous les terrains. Nous laissons derrière nous les meutes de chiens errants, les restaurants médiocres et la tienda Avenue Chichas qui refuse de vendre sa marchandise au gringo. Maintenant et pour 5 jours, notre enthousiasme béat, et le désert du Sud Lipez !

« Bueno, amigos »

Villages perdus et mines abandonnées

Cette première journée est aussi la plus longue. 8 heures de route, ou plutôt 8 heures de pistes caillouteuses. Ce n’est paraît-il qu’un avant-goût des merveilles de la région. Le décor s’avère pourtant sublime dès notre premier arrêt en surplomb de la Valle Las Rocas. Il ne cessera plus de l’être.

Nous traversons un village égaré. Autour d’une église de terre, quelques maisons en adobe abritent la communauté. Un vieillard nous parle du pays. Un enfant seul tire au bout d’une ficelle son petit camion en plastique. Si la région est habitée, c’est à cause des mines très nombreuses. Selon notre guide, celles de Chillcobija sont les plus profondes du monde. Argent, plomb, cuivre, étain, zinc, antimoine…Un vrai supermarché !

Eglise en adobe dans un village du Sud Lipez Village fantôme de San Antonio de Lipez Décor du Sud Lipez
Rencontres du premier jour dans le désert du Sud Lipez

A en devenir fou, peut-être, à San Antonio de Lipez. La légende veut que des incidents incroyables s’y produisirent, au point que le village devenu fantôme fût abandonné par ses habitants il y a maintenant 30 ans. Dans ce village fantôme, à 4260 mètres d’altitude ne règnent plus aujourd’hui que la désolation et la ruine.

Nous déjeunons seuls dans la nature, face à une grande vallée où paissent les troupeaux de lamas et d’alpagas. Progressivement, les cactus laissent place à un parterre de touffes d’herbes jaunies. Tout autour, un décor minéral de montagnes aux tons bruns et roux. On s’approche du parc national par un col à plus de 5000 mètres qui cache la Laguna Morejon, balayée par les vents. Du haut de ses 6007 mètres, le volcan Uturuncu domine déjà le paysage.

Quetena Chico, notre halte pour 2 nuits

En fin d’après-midi, nous franchissons la barrière de la réserve Edouardo Avaroa. Puis le long d’un petit canyon, par quelques champs de dunes, nous tombons sur le village de Quetena Chico, où nous allons passer les deux prochaines nuits dans une auberge sans chauffage ni électricité. Au fond du couloir, un robinet lâche un filet d’eau glacial. Notre excellente cuisinière concocte un dîner pour nous rassasier et un mate pour nous réchauffer.

Village de Quetena Chico, en Bolivie
A Quetena Chico, la porte de notre « hôtel » est à droite sur la photo

Deuxième jour dans le désert du Sud Lipez : Au sommet du volcan Uturuncu

Nous n’attendons pas l’aube pour sortir de nos lits glacés. Ce matin, le sommet de l’Uturuncu est au programme. Son ascension peut paraître facile, puisque le 4x4 grimpe par une piste à travers les champs de fumerolles soufrés jusqu’à 5700 mètres d’altitude. 300 mètres à grimper seulement, mais à cette altitude, l’oxygène est rare, très rare.

Ernesto nous a briefés : Marcher doucement, respirer profondément. Ça ne suffit pas toujours, et Susanna abandonne à mi-parcours. Nous mettrons un peu plus d’1h30 sur un terrain volcanique sablonneux où chaque pas est un petit exploit. Là-haut, à 6007 mètres d’altitude, le ciel azur est aussi pur que l’air, la vue porte à l’infini, le sentiment est inouï.

Ascension du volcan Uturuncu
A Quetena Chico, la porte de notre « hôtel » est à droite sur la photo

La petite équipe est seule, avec un panorama imprenable à 360°. Il n’y a pas de cratère ici, le volcan s’est éteint depuis bien trop longtemps. Ernesto nous offre une tasse de mate de coca, derrière un muret qui protège du vent violent. C’est notre petite terrasse sur le toit du monde.

Après avoir gagné l’ivresse des sommets, nous sommes de retour à Quetena Chico. Son musée polyvalent éclaire nos connaissances sur la région, sa géologie et sa faune. Je me sens malade et pars faire une sieste pour gagner quelques heures de sommeil. Quand je me réveille, le soleil est déjà rasant. Les enfants du village s’affrontent sur le terrain de foot jusqu’à la nuit. Des lamas patientent dans les arrière-cours et sur les terres asséchées. Même au bout du monde, il y a de la vie.

Sur les pentes de l’Uturuncu dans le Sud Lipez

Faire l’ascension d’un volcan dans le Sud Lipez

L’ascension d’un volcan ne fait pas partie des tours standards proposés par les agences de Tupiza et Uyuni. Pour gravir l’Uturuncu, le Licancabur ou le Tunupa, il faut en faire la demande avant le départ et rajouter un jour de plus à l’excursion. Vous pouvez consulter cet article pour savoir quel volcan gravir

Troisième jour : toutes les couleurs du monde

Pour ce troisième jour dans le Sud Lipez, nous quittons pour de bon Quetena Chico. Aux aurores, nous partons gagner l’immensité saisissante des hauts-plateaux et ses couleurs éblouissantes.

Lagunes et flamants roses du Sud Lipez

Il y a le rose des flamants, pour commencer, et leur ballet majestueux sur les eaux de la Laguna Hedionda. La beauté de ce tableau en mouvement est le premier trait d’une composition miraculeuse qui défile tout au long de la journée derrière les vitres de notre 4x4. On en descend de temps à autre pour admirer les lagunes ou les étendues immaculées.

La Laguna Kollpa est blanche et sèche comme le borax qu’on y extrait. Le Paso del Condor est jaune comme le désert, et ses montagnes prennent des teintes rose pâle, beige et ocre. On croise là-bas des figures naturelles émoussées par le vent. C’est le Desierto de Dali.

Puis le Licancabur apparaît. Volcan aux lignes parfaites, culminant à 5991 mètres d’altitude, le Licancabur marque la frontière entre la Bolivie et le Chili voisin. Il domine un parterre de lagunes dont la plus spectaculaire est la Laguna Verde. Gare à celui qui boit son eau, l’arsenic qu’elle contient le tuerait à coup sûr.

Laguna Verde dans la réserve Eduardo Avaroa en Bolivie
La Laguna Verde et le volcan Licancabur en toile de fond

Sources chaudes et geysers du Sud Lipez

On s’arrête déjeuner aux sources chaudes de Polques, dont la petite baignoire bouillante fait face à l’infini. On partage cette cure thermale avec d’autres voyageurs venant d’Uyuni. Comme on vient de rejoindre les circuits classiques, il y aura désormais un peu plus de monde sur notre route, un monde très relatif qui ne gâchera jamais notre impression d’être seuls au monde.

Plus loin, la température monte encore. Au lieu-dit Sol de Mañana, on marche à travers les volutes soufrées des fumerolles, entre des mares qui bouillonnent en permanence. La terre nous parle et on l’écoute en silence, cette terre qu’on admire bouche-bée quand un mirage rouge se laisse deviner à l’horizon.

La laguna colorada, quelle merveille !

Il faut bien une heure pour s’en approcher et tenter d’apprivoiser l’époustouflante réalité de la Laguna Colorada. Ernesto nous abandonne au bord de ses flots, seuls avec les flamants roses et la lagune orange.

On rejoint enfin notre hôtel, pas plus confortable que la veille mais plus glacial encore. Nous sommes à 4 300 mètres d’altitude, à quelques pas de la lagune. Nous n’avons jamais dormi aussi haut. Ernesto nous conseille de marcher jusqu’au mirador pour apprécier le coucher du soleil. Nous n’avons jamais rien vu d’aussi beau.

Immensité de la Laguna Colorada Laguna Colorada, Bolivie Flamants roses sur la Laguna Colorada
Une merveille de la nature : la Laguna Colorada

Quatrième jour au Sud Lipez :

A peine remis de nos émotions, et après une nuit frisquette (dans les -15¨C), nous reprenons la route pour notre quatrième journée dans le désert du Sud Lipez, sous un ciel toujours aussi bleu.

On s’éloigne de la réserve Edouardo Avaroa, mais la nature nous entoure, toujours. Posé sur le sable, l’Arbol de Piedra est une formation rocheuse bizarroïde. Il marque l’entrée d’une vallée entourée de montagnes aux mille couleurs.

A la rencontre des flamants roses du Sud Lipez
Flamants roses sur la lagune

Et à nouveau des lagunes patrouillées par des colonies de flamants roses. Et encore des volcans à l’horizon. Celui-là crachote de petites volutes de fumée, on s’arrête juste en-dessous pour déjeuner. Puis une grande masse grisâtre, le Salar de Chiguana que traverse étrangement une voie ferrée d’un autre temps.

À San Juan, premier village depuis pérpét’, on s’arrête dans une tienda sombre. On doit y déguster la bière au quinoa dont Ernesto nous parle depuis ce matin, mais le gérant s’est coupé la main avec une scie, il n’a pas pu se réapprovisionner. Dans la poussière d’une rue balayée par les vents, ce sera bière normale pour tout le monde, au bout du monde.

L’excursion continue au bout du monde. Découvrez la suite avec le récit de notre dernière journée sur le Salar de Uyuni
Découvrir le Salar de Uyuni, le plus grand désert de sel du monde
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Les commentaires

Article : Quelques jours inoubliables dans le désert du Sud Lipez

carla - 10.06.2019 le Pérou, la Bolivie... des souvenirs incroyables, si forts, si présents, et quel bonheur de s'y replonger ici... merci pour le voyage!
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Je suis Raphaël et j'ai créé la carte du monde, un blog voyageur sans voiture, en famille et très souvent dans la nature. Ce blog voyageur existe depuis le 23 septembre 2015. 8 ans déjà ! Je l’ai appelé La Carte du Monde, car c’est dans les atlas, les globes terrestres et les planisphères que j’ai puisé mes premiers rêves de voyage. Depuis, j’ai grandi, et certains de mes rêves sont devenus réalité. Je peux désormais tracer mes itinéraires directement sur la planète Terre. Plus d'infos