Le voyage commence à Luleå
Notre périple dans les pays nordiques débute au bord de la mer baltique, dans la ville balnéaire de Luleå. C’est la première étape d’un itinéraire entre Suède et Norvège que nous allons parcourir en famille avec Héloïse, notre bébé de 9 mois.
Ambiance… C’est un voyage qui commence par un colis suspect. Coincé sur le RER B, je manque de rater l’enregistrement. La petite frayeur est au final sans conséquence, et je retrouve mes deux compagnes de voyages Valy et Héloïse devant la porte d’embarquement. Il est grand temps de monter dans notre Boeing 737 Scandinavian Airlines.
Nous atterrissons dans le ciel bleu de Stockholm autour de 22 heures. Ce n’est pas notre destination finale, mais une escale pour la nuit. Nous dormons près de l’aéroport à l’hôtel Good Morning Arlanda. Même si Stockholm nous tend les bras, nous ne la verrons pas cette fois-ci.
- Petites chambres propres à partir de 74 euros
- Navettes gratuites depuis et vers l’aéroport
- Restaurant dans l’hôtel (ferme à 22 heures)
Nous partageons la navette de l’hôtel avec un organiste originaire de Seattle et en tournée estivale dans les églises du vieux continent. Il s’appelle Douglas Cleveland et semble être un nom dans son domaine. Avec cet été des dates à Lausanne, Reykjavik, Bergen, Tromso ou Copenhague, c’est au moins un voyageur hors pair.
Jour 1 : Plein Nord vers Luleå
C’est à Luleå que notre voyage commence pour de bon. Ce matin, un vol Norwegian nous emmène dans cette station balnéaire tout au nord de la Suède. On s’approche doucement du Cercle Polaire. Il fait encore 25°C et le taxi indien nous confirme que c’est un temps tout à fait normal ici pendant l’été. Le surplus siège bébé est aussi tout à fait normal, pas moins de 175 couronnes, soit 20 euros environ.
Luleå est une ville de taille moyenne, vaguement balnéaire. Calme et décontraction sont ici les maîtres mots et la foule ne nous étouffe pas dans Storgatan, son artère piétonne centrale. Nous y trouvons un grand restaurant un brin vieillot pour le déjeuner. Ici, on va chercher sa commande soi-même à la cuisine, quand un genre de bipper posé sur notre table se met à clignoter et sonner. On note que le client est un grand garçon qui peut très bien se débrouiller tout seul s’il a faim.
Notre hôtel est un peu fatigué aussi, mais on y trouve l’essentiel : un grand lit pour Papa-Maman, un lit d’appoint pour notre mini voyageuse, une cuisine à disposition au 3e étage, une salle petit déjeuner au 2e avec café à volonté. C’est le Park Hotell. Il y a un supermarché Coop à deux pas, et cette enseigne va vite devenir notre meilleure amie au cours des 15 prochains jours.
Nous partons passer l’après-midi dans la ville église de Gammelstad, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. À 40 minutes de bus du centre-ville, Gammelstad est un lieu très étonnant, une colonie de petites maisonnettes rouges aux volets blancs coquettement décorés entourant une église du XVe siècle. Les habitants de Luleå continuent d’y venir chaque week-end en préparation de la grande messe dominicale.
On visite librement les ruelles herbeuses de ce village qui semble vouloir à tout prix conserver le rythme d’une vie ancestrale, quand les habitants de toute la région se rassemblaient le temps des cérémonies autour d’une église commune. C’est champêtre, gentiment dépaysant, un peu hors du monde : pile ce qu’il nous faut !
Au bout du village, un éco-musée reproduit l’habitat suédois. L’ambiance mi-hippie mi-médiévale y forme un assemblage hétéroclite, quelque part entre Charles Ingalls, Arya Stark et bien sûr Ragnarr Loðbrók. Un endroit à observer donc, parfait pour une petite pause douceur sous les bouleaux : on vous recommande le tout léger tout rose sirop maison aux fruits rouges, accompagné de la pâtisserie crémeuse au nom imprononçable (n’importe laquelle).
Ceux qui nous connaissent le savent. On a la fameuse manie de se tromper d’arrêt. Bus, train, métro… Tout y passe. Saint Sulpice Auteuil, si tu nous regardes… Tradition oblige donc, cette fois-ci c’est à Luleå que notre toc nous prend. On descend un peu trop tôt, certains d’être arrivés à bon port. Presque ! C’est au port qu’on se retrouve, justement, sur les rives de Norra Hamn, qui comme son nom l’indique est au Nord de la ville. Les quais aménagés se prêtent à une promenade apaisante jusqu’à une série de bâtiments qui abritent des restaurants. Notre appétit s’aiguise, mais les prix nous refroidissent.
On ira plutôt faire un tour au Coop.
Jour 2 : L’archipel de Lulea
En prenant un petit déjeuner à peu près correct, on discute de la journée qui s’annonce. On a un peu de temps et un archipel à découvrir. Au large de Luleå, les îles nombreuses se baignent dans la Baltique mais les guides touristiques ne sont pas bavards sur le sujet. On se dirige donc vers le port sans savoir sur quelle île de l’archipel nous allons passer la journée.
Pour le choix du bateau, ce sera plus simple. Le Simphoni quitte le port à 11h30, fait escale sur 6 ou 7 îles, puis revient à Luleå vers 21h. Il y a aussi le Stella Diana qui fait toutes les deux heures la navette entre Lulea et Klubbviken, l’île la plus proche.
Pour en savoir plus sur les îles, j’interroge les vacanciers puis les employés du Simphoni « Il y en a tellement » me dit-on… Merci les gars. On monte donc à bord du Simphoni toujours dans le flou, même pas peur. C’est un immigré irakien qui finira par me convaincre d’accoster à Klubbviken. Une belle plage, un sentier côtier, un restaurant, l’ombre des bouleaux… Idéal pour la famille me dit-il, sans savoir à ce moment-là que je trimballe un bébé de 9 mois.
Je passe un long moment à discuter avec cet homme avenant. Venu faire ses études en Suède dans les années 90, il y est resté pour toujours, quittant définitivement sa ville 95% chrétienne près de Mossoul. Il me parle de Luleå, de ses hivers noirs, sa mer gelée, de ses étés presque chauds, une ville tranquille loin de l’agitation où il vit avec sa famille et quelques autres venues du même pays. Leurs enfants nombreux mettent juste ce qu’il faut d’ambiance dans ce bateau trop sage. C’est l’heure de débarquer sur l’île de Klubbviken et notre conversation s’arrête sur l’accueil des réfugiés, en particulier celui des chrétiens d’Orient. Vaste sujet…
Suite à cette rencontre, j’ai écrit un article sur le sujet des migrants : Le migrant et l’humain
Nous posons le pied sur Klubbviken, cherchons rapidement l’ombre des pins, et une bonne terre pour un pique-nique. Un sous-bois en surplomb de la plage sera notre coin tout confort. On s’installe sur notre nappe imperméable de poche, 300 grammes à la pesée, et y passons la moitié de la journée, à la cool. Les vacances.
Derrière le restaurant près de l’embarcadère, un chemin longe le rivage, d’abord le long de mignons cabanons rouges à louer, puis au milieu d’une lande côtière. Notre poussette citadine sillonne entre les parterres de fleurs roses jusqu’à ce que le terrain devienne plus sablonneux. Fin du voyage pour la vaillante Yoyo, nous retournons près de la plage.
Pour ce voyage, j’avais promis de me baigner dans la Baltique puis l’Atlantique. Je dégaine donc le maillot de bain, et fonce aussi vite qu’on peut dans une eau à 17¨C. Du haut de ses 9 mois notre mini voyageuse ne trempe que ses petites mains et profite plutôt du sable clair pour se lancer dans une course à quatre pattes.
Au restaurant, nous attendons le ferry avec quelques bières locales et un délicieux dîner de poissons. Nous rentrons comme nous sommes venus, à bord du Simphoni. Il accoste au port de Luleå à 20h40, et nous rentrons directement à l’hôtel après cette chouette journée de vacances.
Luleå, l’essentiel
- Petite ville balnéaire, idéale en famille
- Un archipel à découvrir
- Une ville-église à l’UNESCO
- Pour des infos plus complètes, lire mon article : Que faire à Luleå ?
Le voyage
En Suède et en Norvège, au-delà du cercle polaire
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